Les infirmiers libéraux dotés de tablettes de télémédecine

Tablette Dans le cadre du déploiement de la télémédecine, des tablettes numériques ont été distribuées aux infirmiers libéraux du Sud Avesnois par l’intercommunalité. Elles serviront pour les plaies chroniques. Une photo sera prise au domicile du patient puis envoyée à des spécialistes de l’hôpital de Maubeuge. Selon le Dr Yves Dubuissez, «  c’est une première en France  » : «  La santé est en retard par rapport au connecté et si des accords de télémédecine existent déjà entre les hôpitaux, il n’y en aurait pas entre un centre hospitalier et des libéraux  ». Un accord pour lequel une convention a été signée, hier, entre le praticien, président de l’Association du pôle santé ; la directrice du centre hospitalier de Maubeuge, Marie-Pierre Bongiovanni-Vergez ; et le président de la communauté de communes Sud Avesnois, Jean-Luc Pérat. Son objectif est de permettre aux infirmiers situés sur le territoire de l’intercommunalité d’être dotés de tablettes numériques pour une mission bien spéciale : lutter contre les plaies chroniques, fréquemment rencontrées, comme les pieds diabétiques, ulcères, escarres.

Opérationnel le 4 octobre

«  Ce projet de télémédecine de 435 500 €, subventionné à 80 %, est un volet de notre dossier de construction des trois maisons pluridisciplinaires de santé, à Anor, Fourmies et Trélon  », a rappelé M. Pérat. Mme  Bongiovanni-Vergez a, elle, mis l’accent sur cette « collaboration qui en appellera d’autres, notamment avec l’hôpital de Fourmies où les spécialistes maubeugeois (diabétologue, gastro-entérologue, neurologue et pneumologue) seront de plus en plus présents  ». Pour l’instant, seuls les infirmiers libéraux qui vont occuper les maisons pluridisciplinaires de santé ont rejoint le dispositif tablettes numériques de télémédecine. Soit 14 au total, à qui il en a été distribué sept. «  C’est le début, observe le président de l’intercommunalité qui a porté le projet, Jean-Luc Pérat. Il faut du temps pour convaincre tous les infirmiers libéraux de notre territoire ». Qui sont une quarantaine. D’autres possibilités d’utilisation à l’étude de la télémédecine, dans des spécialités comme la cardiologie ou la gynécologie, les convaincront peut-être.

Comment ça marche pour les plaies chroniques?

Dans la pratique, l’infirmier qui se rend à votre domicile peut constater que vous avez une plaie qui a du mal à guérir. Un pied diabétique, un ulcère, une escarre… Il prend une photo avec la tablette numérique. Le cliché est transmis au médecin traitant. Ce dernier peut alors décider de demander l’avis d’experts, en l’occurrence celui des praticiens du centre hospitalier de Maubeuge, pour qui le cliché est accessible. La réponse sur la conduite à tenir intervient entre 2 à 4 jours au médecin traitant. «  Ce dispositif va éviter les hospitalisations  », confie le Dr Yves Dubuissez. Qui indique également qu’il est en phase de test depuis 15 jours. Il sera opérationnel le 4 octobre prochain. Et les infirmier(e)s libéraux, qu’en pensent-ils ? «  C’est une bonne chose, dit Marguerite Clausen. Nous sommes souvent confrontés à des plaies chroniques liées à des chutes, à l’âge, à des insuffisances, au mode de vie et ce dispositif va permettre de réagir au plus vite  ». « C’est une vraie avancée, poursuit Christine Rose, afin que des problèmes de santé ne traînent pas. Et ce serait bien, à l’avenir, que des domaines comme l’oncologie intègrent la procédure  ». Source: lavoixdunord.fr
Article publié le 15/09/2016